Pour bien comprendre comment bouge le cheval, voici les principales structures engagées, leurs fonctions et les informations qu’elles nous donnent. L’observation attentive de ces structures permet de juger de la qualité du mouvement et donc de la santé du cheval au travail. Elles peuvent s’observer dans le cadre du travail au sol et se ressentir en selle. Le rôle de l’entraineur sera d’apprendre au cavalier à sentir cet équilibre et inversement, à détecter rapidement un déséquilibre.
1- Mâchoire
Le cheval doit fléchir la mâchoire à la demande du cavalier. Il doit mastiquer à la demande, mais non frénétiquement. La mâchoire doit être mobile et offrir un contact moelleux. Une mâchoire fixe, rigide ou au contraire qui claque sont autant de signes d’inconfort ou de déséquilibre. La flexion de mâchoire assoupli la mâchoire, mais aussi toute l’encolure par l’intermédiaire du complexe hyoïdien.
2- Nuque
La nuque devra être le point le plus haut et sa flexion ne devra jamais dépasser les capacités de son antagoniste, la base d’encolure. La nuque est aussi appelé «la petite encolure». Le chanfrein ne devrait pas passer derrière la verticale dans le cadre du rassembler. La flexion de la nuque facilite la tension du système ligamentaire nucal.
3- Base encolure
La base d’encolure doit être tonique et longue afin d’éloigner la nuque du garrot. Ce groupe musculaire soutient le poids de la tête et de l’encolure afin d’éloigner l’attache du ligament nucal du garrot et ainsi le tendre. Elle protège la charnière entre l’encolure et la cage thoracique, point clé de la transmission de l’impulsion en raison de la différence d’amplitude entre les deux structures. Cette base d’encolure doit être tonique mais mobile afin d’adoucir la transition.
4- Ligament nucal
Le ligament nucal permet de tendre le garrot, qui tendra à son tour le ligament supra-épineux.
5- Chaine dorsale
La chaîne dorsale doit être tonique afin de transmettre l’impulsion des postérieurs vers les antérieurs. Toute la chaîne musculaire dorsale doit travailler en extension. Elle doit gagner en force à travers le mouvement pour être capable de s’allonger sans se tétaniser, ce qui aurait pour effet de la renverser. Plus la ligne du dessus transmet d’impulsion, plus le centre de gravité avance. Si celle-ci n’est pas capturée par la chaîne ventrale, le cheval avance par l’intermédiaire des antérieurs, sans quoi il décélère.
6- Ligament supra-épineux
Le ligament supra-épineux relie chacune des vertèbres entre le garrot et l’articulation sacro-iliaque, situées dans les hanches.
7- Hanches
Les hanches, en s’abaissant, tendent le ligament supra-épineux. Elles créent le mouvement en s’abaissant selon une chorégraphie propre à chaque allure. Elles déclenchent ainsi l’oscillation de la colonne. C’est le moteur du cheval. Les hanches comprennent plusieurs articulations qui font d’elles l’accélération, le frein, la suspension et la direction. Elles sont capables d’absorber et de générer une grande quantité de mouvement.
8- Chaine ventrale
La chaîne ventrale doit être forte afin de tendre la ligne du dessous tel un arc, et d’assurer le travail de portage en soutenant la cage thoracique sur laquelle repose le cavalier.
9- Cage thoracique
La cage thoracique est la structure sur laquelle repose le cavalier. Cette dernière est suspendue ente les scapulas (omoplates) par un ensemble de muscles formant un panier. Elle doit monter entre les épaules afin d’assurer la santé de la colonne. Elle est portée par la ligne musculaire ventrale afin de diminuer la charge portée par le dos.
10- Membres antérieurs
Ils doivent travailler de manière le plus perpendiculaire possible dans le plan longitudinal et latéral. Ils ne servent qu’à porter le poids du cheval et du cavalier dans le cadre du mouvement créé par l’oscillation de la colonne. Les membres antérieurs subissent deux effets, l’effet »pogo-stick »(jouet pour enfants) et l’effet de levier. Dans l’effet du »pogo-stick », les membres antérieurs agissent comme un ressort. Plus la masse passe de temps au dessus de l’axe parallèle du membre, plus celui-ci se comprime et plus le geste s’élèvera. L’effet de levier, quant à lui, consiste à la traction qu’exerce le membre sur le sol pour faire avancer la masse au-dessus de l’appui au sol, et ses muscles antagonistes qui auront pour effet de ralentir la masse. Plus les muscles antagonistes sont développés, plus la masse reste longtemps au dessus de l’appui au sol et plus le geste s’élèvera, tout naturellement!
11- Membres postérieurs
Les membres postérieurs agissent comme des ressorts pour déployer le mouvement généré par les muscles des hanches. Ils peuvent accueillir une grande quantité de mouvement en raison leur grande amplitude. Ils subissent eux aussi les deux effets ci-haut mentionnés. Les muscles antagonistes de l’effet de levier, ceux responsables de l’engagement, en plus d’élever le geste, ralentiront la poussée du centre de gravité qui gagnera lentement en hauteur. Ainsi, moins d’impact sera accusé par les membres antérieurs qui seront protégés.
12- Cerveau
Le cheval doit développer les patrons de mouvements relatifs à l’équilibre naturel transcendant, sans son émotivité. Le cheval, en ayant de plus en plus de confort à porter le cavalier, adoptera volontiers l’attitude adéquate, ce confort dans le travail et les aides subtiles seront des renforcements en soi. De plus, l’augmentation de sa puissance physique et de sa mobilité augmenteront sa confiance en ses capacités.
Voir aussi Les 10 principes de biomécanique équine»