1- Choisissez les outils appropriés
Qu’est-ce qui est plus léger, un cheval à la langue bleue sur un filet ou un autre qui se tient au poids du cuir sur un mors à levier? Éperon ou non? Le bon outil est celui qui saura atteindre le seuil de réactivité du cheval, sans le dépasser, et qui sera dans les mains de celui qui en maîtrise l’usage. Bien sûr que l’objectif est d’avoir le contact le plus doux qui soit… Aussi doux que possible, mais aussi ferme que nécessaire. Après tout, n’est ce pas le propre de l’homme que de savoir utiliser les outils?
2- Entretenez le calme
Le calme, c’est l’absence de stress physique et mental, pour les deux partenaires. L’attention de votre cheval doit être captée et maintenue, ses besoins contenus pour qu’il dispose de ses forces de la bonne manière. Soyez disponible et attentif pour que votre cheval le soi, vous ne pouvez lui en demander plus que vous ne pouvez l’exiger de vous-même. Gérez votre peur de manière adéquate en prenant des risques à la hauteur de vos capacités, en respectant le risque réel. Respirez!!!
3- Graduez les apprentissages
Identifiez les mouvements qui prépareront le cheval au suivant, du plus faciles au plus difficiles, jusqu’à ce que ce nouvel équilibre soit acquis et disponible à la demande. Quel est la zone de confort et la zone d’effort? Quel mouvement pourra faire parti du réchauffement et ceux qui constituent plutôt la phase de travail? Quel mouvement maîtrisé permettra de construire le mouvement suivant. Le cheval possède-t-il tous les acquis nécessaires afin d’accomplir un exercice dans un niveau d’équilibre demandé.
4- Soyez léger
Être léger à cheval c’est d’abord l’accompagner dans tout son corps et ne transmettre par l’intermédiaire des aides uniquement ce qui constitue un message. L’équilibre du cavalier maintenu tel un funambule, les jambes reposant mollement, les bras libres de toute traction sur les rênes. Il faut ainsi avoir une condition physique adéquat, développer sa proprioception, sa souplesse et sa coordination. Ayez le cœur, le corps et l’esprit aussi léger que possible! N’amenez pas sur son dos votre journée au travail ou le conflit avec votre conjoint(e).
5- Écoutez
Écoutez les messages de votre cheval. Il vous parlera de ses plaisirs, de ses angoisses, de ses douleurs et de ses incompréhensions. Utilisez vos oreilles pour écouter sa cadence, son souffle, sa mastication, mais aussi, votre assiette pour sentir l’oscillation vertébrale, avec vos mains pour toucher sa flexion de mâchoire et de nuque, avec vos jambes pour accueillir le balancement de la cage thoracique. Mais aussi, regardez le, en selle observez ses oreilles, au sol en le brossant, touchez sa peau, sa sueur … Et finalement, comme disait Oliveira, à chaque fois que vous, mettrez pied à terre, regardez son œil!1
6- Développez votre discours intérieur
Occupez votre discours intérieur par les sensations reçues et transmises. Face à ce que vous pourriez considérer comme un échec ou un conflit avec votre cheval, voyez une question. Formulez la question de manière adéquate et vous trouverez le moyen de vous sortir de cette impasse. Ayez une idée claire de ce à quoi vous vous attendez de la part de votre cheval, des aspects techniques du mouvement demandé, des limites à respecter.
7- Maîtrisez les principes biomécaniques
Quelles sont les aides appropriées afin d’effectuer tel ou tel mouvement. Il y a autant de recettes qu’il y a d’auteurs ou de livres. Cependant, la connaissance des principes biomécaniques qui le rendent possibles, permettra au cavalier de demander au cheval le mouvement de manière adéquate en fonction de l’équilibre initial. Le cheval ne sait pas comment utiliser son corps pour porter le cavalier, c’est à nous de lui enseigner. Entre son équilibre naturel et celui de la haute école, le cheval modifie sa locomotion d’un équilibre sur les antérieurs précaire et proche du déséquilibre afin de diminuer la dépense calorique de la migration ou accroitre l’efficacité de la fuite; pour un équilibre naturel transcendant ou il reporte du poids sur les postérieurs afin d’être plus mobile et d’épater la galerie dans la séduction ou l’affrontement.
8- Poursuivez un objectif réaliste
Les attentes que vous pouvez avoir par rapport à votre cheval doivent servir à évaluer ou vous en êtes là maintenant, dans votre progression. L’important est de faire un petit pas à chaque nouvel entraînement, qu’il soit devant ou derrière celui de la veille. Construisez chaque jour le chemin, car il n’y a après tout que cette seule certitude lorsque l’objet de notre art est vivant. Demander souvent, se contenter de peu et récompenser beaucoup qu’il disait…
9- Maitrisez les techniques d’apprentissage
Sensibilisez votre cheval à des stimuli qui sont des aides, désensibilisez le à ceux qui n’en sont pas. Pour sensibilisez, assurez vous d’obtenir le comportement souhaité avant de le renforcer, positivement ou non. Soyez constant! Annoncez la punition, et je ne parle pas ici d’un bête châtiment corporel dissocié de son potentiel d’apprentissage. Le renforcement augmente la fréquence d’un comportement souhaité, la punition diminue la fréquence de celui qui ne l’est pas. Tout est une question de timing!
10- Dissociez les aides
Une fois les aides silencieuses, elles sont en mesure d’envoyer des indications claires au cheval. Elles deviendront indépendantes et pour céder, résister, vibrer ou se déplacer. Mains, jambes et assiette écriront ainsi une partition cohérente pour le cheval car elle sera adapter au message reçu de sa part. Les aides pourront alors demander au cheval de modifier son équilibre ou d’exécuter un nouveau mouvement dans une allure précise.
1 Cette citation si souvent attribuée à Nuno Oliveira, que l’on doit plutôt à Baucher.